Gluon Art and research

Quantasonic

Voldemārs Johansons
Studiotopia ArtScience programme de résidence

2019 — en cours

Projets
 

Quantasonic est une installation expérimentale qui tente de créer un environnement audiovisuel dynamique dans lequel le spectateur est invité à faire l’expérience de la turbulence immersive de la visualisation des données. Dans cet environnement, le concept est appliqué à des structures de données abstraites qui sont interprétées comme des particules dans l’espace et le son. L’idée de Quantasonic est issue de la tradition de l’avant-garde européenne et de la musique électronique et combine des notions de physique quantique et de composition musicale. L’approche quantique de la musique a été inaugurée par le compositeur Iannis Xenakis, qui a jeté les bases du traitement granulaire de la production sonore. En 1959, Xenakis a tenté de créer les premiers sons granulaires à l’aide de générateurs de sons analogiques et de collage de bandes. On peut les entendre dans la composition Analogique A-B pour orchestre à cordes et bande (1959). Cette notion a ensuite été développée en une méthode de production sonore fonctionnant sur l’échelle des micro-sons et est connue dans les environnements de musique informatique modernes sous le nom de synthèse granulaire. En tant que stratégie d’observation des données, le projet Quantasonic s’inspire de l’idée que toute matière, notamment le son et la lumière, peut être observée comme des particules de différentes échelles. Il peut également être considéré comme une réflexion sur des idées de longue date concernant la nature du son. La physique quantique a émis l’hypothèse qu’un son peut être atomiquement réduit à des particules physiques. En 1946, le physicien anglais Dennis Gabor, lauréat du prix Nobel pour l’holographie, a décrit l’approche quantique du son et la façon dont il devrait être considéré dans cette perspective. Il a introduit le terme de quanta acoustiques et présenté l’idée d’appliquer les méthodes de la physique quantique au signal sonore. Ce concept quantique est appliqué à l’espace des données et aux structures de données abstraites qui sont interprétées comme des particules dans un espace multidimensionnel. Depuis de nombreuses années, l’artiste explore le sujet des données spatiales dans la musique informatique et le problème de la représentation multidimensionnelle des données dans un espace physique. Dans le cadre de Studiotopia et en collaboration avec le professeur Hugo Thienpont et son équipe de chercheurs de B-PHOT Brussels Photonics à la Vrije Univeristeit, Johansons a pu faire avancer l’idée et la rapprocher d’une réalisation pratique sous la forme d’un démonstrateur dans les locaux de B-PHOT. Notre objectif est de projeter des quanta acoustiques dans le domaine visuel au moyen d’une photonique de pointe. L’un des objectifs de recherche du projet est de parvenir à la cohérence et à l’intégration organique des données dans les domaines acoustique et visuel. Nous explorons les moyens de dompter la lumière intense pour créer des formes visuelles dans l’espace en utilisant des phénomènes optiques tels que la rupture optique induite par laser et la génération de supercontinuum.

En savoir plus sur le B-PHOT (Brussels Photonics Vrije Universiteit Brussel) qui est le partenaire scientifique de Gluon pour le programme de résidence Art&Science STUDIOTOPIA.

Ce projet a été commandé par GLUON dans le cadre de Studiotopia : Arts Meets Science in The Anthropocene (2019 - 2022), une initiative financée par le programme Creative Europe de la Commission européenne .
Soutenu par la région bruxelloise (Imago Bruxelles) et la region flamande, Innovatieve Partnerprojecten.

Image: Voldemars Johansons, Oscillations, 2018. Courtesy of the Artist