Du 20 au 22 juin, le collectif international d’artistes Plastique Fantastique présente une installation artistique en plein air dans le cadre de STROOM – Festival dans la vallée de l’Escaut. L’œuvre a été réalisée via le programme de résidence STARTS4Water de Gluon en collaboration avec VITO.
PROGRAMME
L’installation est accessible en continu du 20 au 22 juin. Le samedi 21 juin, nous activons l’installation avec un programme de conférences, promenades guidées et performances. Dans le cadre pittoresque de la polder de Kruibeke, ce programme offre une compréhension approfondie des idées et processus derrière l’œuvre. Ensemble, nous explorons les enchevêtrements matériels et écologiques qui façonnent notre monde contemporain, et ce que signifie écouter des paysages marqués à la fois par les dégâts et la restauration.
15h00 Accueil
Introduction par Sophie Detremmerie (directrice de STROOM) & Christophe De Jaeger (directeur de Gluon)
15h15 Table ronde
La polder de Kruibeke, une zone inondable restaurée le long de l’Escaut, fonctionne comme un tampon naturel et contribue à la gestion de l’eau ainsi qu’à la restauration écologique. Cependant, l’eau qui la traverse contient toujours des polluants tels que les microplastiques et les déchets industriels. Comment valoriser la restauration alors que la pollution persiste ? Où se situent les limites de ce que la nature peut purifier ?
Cette tension reflète une réalité plus large, où les solutions existent rarement en termes absolus. Depuis des années, Plastique Fantastique réalise des installations plastiques à grande échelle. Lors de leur résidence chez Gluon, ils ont exploré le potentiel des plastiques biosourcés. Ceux-ci sont souvent considérés comme une alternative plus écologique, mais en même temps, les plastiques à base de combustibles fossiles, lorsqu’ils sont intégrés dans un système de recyclage soigneusement organisé, peuvent parfois s’avérer moins nocifs qu’on ne le pense généralement.
Qu’est-ce que cela signifie réellement d’être durable ? Est-ce une destination fixe ou plutôt une quête continue ? Dans un monde où matériaux et systèmes sont imbriqués, la durabilité n’est pas toujours claire ni univoque.
Ella Michiels, en discutera avec les artistes ainsi que les experts de VITO et de l’Université d’Anvers impliqués dans ce projet.
16h00 Promenade dans la polder de Kruibeke
Une promenade guidée par l’écologue des systèmes Patrick Meire, l’un des scientifiques à l’origine du développement de la polder de Kruibeke. Une occasion unique de découvrir la région à travers le regard d’un expert.
17h30 Performance par Plastique Fantastique
DESCRIPTION DU PROJET
POLYMETER est une installation site-specific à grande échelle qui explore l’entrelacement entre les processus humains et les systèmes naturels. L’installation consiste en une gigantesque ampoule à distiller contenant trois couches concentriques gonflées à l’air, chacune symbolisant une phase de notre évolution matérielle, technologique et culturelle :
La couche extérieure, faite de polyuréthane fossile, représente le présent industriel.
La couche intermédiaire, en bioplastique recyclable, symbolise un moment de transition — porteur d’espoir, mais encore inachevé.
La couche intérieure, composée d’algues, est éphémère et biodégradable, et renvoie à une intelligence écologique plus profonde basée sur les cycles naturels.
À l’intérieur de l’installation se déploie un paysage sonore : le craquement du plastique, le sifflement de l’air, l’éclatement d’une bulle, mêlés aux sons de la polder environnante. Composés en boucles polymétriques, ces sons forment un rythme stratifié où rien ne coïncide complètement — un écho de la dissonance entre les systèmes industriels et biologiques.
Le site de POLYMETER est intimement lié au thème. La polder de Kruibeke, une zone inondable restaurée le long de l’Escaut, agit comme un tampon naturel et contribue à la gestion de l’eau et à la restauration écologique. Cependant, l’eau qui la traverse contient toujours des polluants, dont des microplastiques.
POLYMETER, placé dans ce paysage, rend tangible l’entrelacement entre systèmes naturels et processus humains. L’œuvre ne se concentre pas sur une seule relation, mais sur un réseau de tensions : entre pollution et purification, synthétique et naturel, déchet et ressource. Dans les couches respirantes de l’installation, la durabilité n’est pas présentée comme une réponse figée, mais comme une question circulante — fragile, multiple et constamment en mouvement.
À PROPOS DE S+T+ARTS4Water II
S+T+ARTS (Science, Technologie et Arts) est une initiative de la Commission européenne qui met en lumière un nexus doté d’un potentiel d’innovation extraordinaire — un aspect essentiel pour relever les défis sociaux, écologiques et économiques auxquels l’Europe sera confrontée dans un avenir proche. Alliant art, technologie et science, S+T+ARTS4WaterII – Ports en transformation se consacre à relever les défis environnementaux et sociétaux complexes présents dans les ports et villes portuaires d’Europe.