Gluon Art and research

IA, Humanité et Arts

Symposium

19 November 2024
Wiels I Center For Contemporary Art

Expos
 

En 2023, les modèles génératifs tels que ChatGPT et DALL-E ont révolutionné la génération d’images. Un an plus tard, ils étaient déjà dépassés par Sora et Runway (vidéo) et Udio (musique). Ces outils révolutionnaires se sont révélés capables de créer des textes cohérents, de générer des images visuelles et même des vidéos et de la musique à partir d’indices purement textuels.

Cela soulève de nouvelles questions intéressantes. L’une d’entre elles est de savoir si le nouvel Einstein, Picasso ou Bach sera un ordinateur. En d’autres termes, un ordinateur peut-il devenir créatif et vivre un moment d’inspiration ? Ou sera-t-il suffisamment « intelligent » pour devenir un véritable interlocuteur et nous présenter d’autres dimensions de l’intelligence ? Il existe déjà de nombreux exemples d’artistes qui utilisent avec gratitude les outils d’IA et certains des résultats sont époustouflants.

Au cours de ce symposium, nous approfondissons la relation complexe entre le cerveau, la créativité et le langage. En collaboration avec des neuroscientifiques, des artistes et des philosophes, nous analysons le concept de créativité et étudions les concepts entre l’intelligence naturelle et artificielle et les autres « intelligences ».

Pratique


Avenue Van Volxemlaan 354, 1190 Brussels

Programme


10h00 – 10h15 : Inscription et accueil par Christophe De Jaeger
GLUON est une organisation basée à Bruxelles pour l’art, la science et la technologie. Elle aide les artistes, les technologues, les citoyens et les entreprises à réfléchir aux défis mondiaux. Christophe De Jaeger présentera le symposium AI, Humanity and Arts et le programme de résidence Gluon pour scientifiques et artistes.

10h15 – 10h30 : Introduction S+T+ARTS par Peter Friess
STARTS (Science, Technology, and the Arts) est une initiative d’innovation de la Commission européenne lancée il y a 10 ans. Elle vise à favoriser les collaborations entre artistes, scientifiques, ingénieurs et chercheurs, en encourageant les projets interdisciplinaires qui fusionnent les approches créatives et scientifiques. En intégrant les arts à la technologie de pointe et à la recherche scientifique, STARTS cherche à inspirer des solutions innovantes aux défis sociétaux complexes, à promouvoir le développement durable et à renforcer le leadership de l’Europe dans la recherche et l’innovation culturelle.

10h30 : Keynote 1 “L’humain du futur à l’ère de l’IA » : repenser la supertechnologie, le transhumanisme et la post-vérité” par le professeur Alex Gomez Marin
Les avancées technologiques rapides dont nous sommes témoins sont souvent motivées par la croyance naïve selon laquelle plus est toujours mieux. Alors que les transhumanistes défendent l’amélioration humaine grâce à la technologie, il existe un risque de perdre notre humanité et de nous rendre obsolètes. L’imitation de la conscience humaine par les machines soulève des inquiétudes quant à l’authenticité de ce mimétisme. Dans cette conférence, le professeur Gomez Marin abordera les domaines dans lesquels l’imitation trahit la falsification, tels que les humains en tant que machines, les cerveaux en tant qu’ordinateurs, la science en tant que religion et le genre en tant que sexe. Ces domaines affectent tous les secteurs de la société, des artistes aux politiciens.

11h30 : Keynote 2 “Reclaiming Our Agency” : par l’artiste-chercheur David Claerbout
Dans ce discours d’ouverture, David Claerbout présentera les résultats de ses recherches sur l’influence de l’IA générative sur sa pratique artistique. Cette recherche a été menée dans le cadre d’une résidence avec Gluon, soutenue par Proximus Ada et le fonds européen S+T+ARTS. Elle s’appuie sur ses travaux antérieurs, qui ont introduit le concept de « Dark Optics », un cadre explorant la confiance fragile que nous accordons aux images. Ce concept met en évidence les crises potentielles qui surviennent lorsque la confiance dans les images photographiques s’érode, révélant des impacts profonds sur la perception, la cognition et les défis politiques, sociaux et mentaux qui en découlent.

13h00 « Bref aperçu historique de l’impact des technologies numériques sur les « créateurs d’images » : basé sur la collection Proximus par le coordinateur de la collection Hans Bart Van Impe
Hans Bart Van Impe parlera de la Proximus Art Collection, une organisation à but non lucratif qui organise des œuvres d’art contemporain pour inspirer les employés et les visiteurs de Proximus. La collection se concentre sur la photographie contemporaine, influencée par Hilla et Bernd Becher, et comprend des œuvres de l’école de Düsseldorf et de la photographie américaine. Hans explorera comment le passage de la photographie analogique à la photographie numérique a supprimé le support d’image physique et comment les images générées par l’IA représentent désormais une menace potentielle, tout comme la photographie l’a fait autrefois pour la peinture de portrait.

13h30 : « The Falling City » : par l’artiste-chercheuse Noemi Iglesias Barrios
Noemi Iglesias Barrios est une artiste espagnole qui travaille avec des supports sculpturaux et des formats performatifs de longue durée. Elle discutera de son dernier projet initié par Gluon et l’artiste multimédia Noemi Iglesias, en collaboration avec la société Radix, la Liga for Human Rights et le Knowledge Centre Data and Society (KDM). Le projet remet en question la désirabilité et la valeur des systèmes de surveillance dans la ville de Bruxelles en créant un système de surveillance artistique par IA qui fait exactement le contraire de ce pour quoi ces systèmes sont faits ; à savoir, détecter les relations affectives entre les personnes dans les rues de Bruxelles.

14h30 : Visite de l’exposition « Safe Zone » Christopher Kulendran Thomas avec Helena Kritis (conservatrice du musée Wiels)
Christopher Kulendran Thomas utilise depuis une dizaine d’années des technologies d’intelligence artificielle pour créer des œuvres qui défient les genres et examinent les fictions fondatrices de l’individualisme occidental. Ses peintures métabolisent l’histoire de l’art colonial qui a dominé le Sri Lanka après que sa famille, qui est tamoule, a quitté le pays en raison de l’escalade de la violence ethnique. Ces œuvres sont souvent présentées avec des installations vidéo immersives qui remixent propagande et contre-propagande dans un tourbillon cyclonique de scénarios spéculatifs. Safe Zone combine la peinture avec des séquences télévisées auto-éditées pour confronter les supports historiques du soft power.

Les intervenants


Christophe De Jaeger
Christophe De Jaeger (1979) est un historien de l’art et conservateur spécialisé dans l’art contemporain et les pratiques collaboratives reliant l’art et la recherche. En 2009, il a fondé Gluon, une force élémentaire réunissant artistes et chercheurs pour cultiver des efforts artistiques explorant la science et la technologie. Gluon facilite les résidences d’artistes au sein d’entreprises et d’instituts de recherche. Le lien entre Bruxelles, un centre cosmopolite, et l’Europe fait partie intégrante de son travail, tout comme l’accent qu’il met sur l’engagement des jeunes générations jeunes et diverses de cette ville dynamique.

Peter Friess
Peter Friess est responsable principal du programme d’innovation dans les médias sociaux et de l’initiative STARTS (Science, Technology, Arts) à la direction générale Connect de la Commission européenne à Bruxelles. Il est titulaire d’un diplôme d’ingénieur en technologie spatiale et d’un doctorat en systèmes sociaux auto-organisés.

Alex Gomez-Marin
Le Dr Alex Gomez-Marin (1981) est un physicien théoricien espagnol devenu neuroscientifique. Il a été chercheur au Centre de régulation génomique de l’EMBL et au Centre Champalimaud pour l’inconnu à Lisbonne. Il est actuellement à la tête du laboratoire de comportement des organismes à l’Instituto de Neurociencias de Alicante, en tant que professeur associé du Conseil espagnol de la recherche. Il est également directeur du Centre Pari en Italie.

David Claerbout
Dans sa pratique, David Claerbout (1969) explore les concepts de temporalité et de durée à travers son utilisation de la vidéo et de la photographie numérique. Formé à la peinture et au dessin, Clarebout utilise la manipulation d’images animées et fixes pour perturber le récit avec une chronologie qui oscille entre le passé et le présent, sans jamais se référer à un plan, un lieu ou un moment spécifique. L’utilisation du son est cruciale, car elle peut soit aider le spectateur à naviguer dans les scènes, soit l’éloigner davantage. Les œuvres, caractérisées par une attention méticuleuse aux détails de production, sont souvent présentées dans des projections à grande échelle et construites comme des environnements immersifs.

Hans Bart van Impe
Hans Bart Van Impe a construit une carrière à l’intersection de la technologie, des affaires et de l’art. D’abord ingénieur radio, il s’est ensuite tourné vers l’innovation et la stratégie commerciales. Au cours de la dernière décennie, il a occupé le poste de directeur artistique de la Proximus Art Collection, se concentrant sur la conservation, la préservation et la promotion de l’art contemporain. Titulaire d’un diplôme de troisième cycle en gestion culturelle et d’études complémentaires en photographie et en peinture, le parcours diversifié de Hans Bart offre une perspective distinctive sur l’évolution de l’influence de la technologie sur les pratiques artistiques d’aujourd’hui.

Noemi Iglesias Barrios
Noemi Iglesias (1987) est une artiste espagnole qui travaille avec des supports sculpturaux et des formats performatifs de longue durée. Elle est un exemple clair de nomadisme contemporain : depuis 2009, l’artiste a vécu et travaillé en Grèce, en Angleterre, en Finlande, en Italie, en Hongrie, en Chine et en Corée. En 2019, elle a terminé son Master à la Tainan National University of the Arts, où elle a mené des recherches sur les pratiques céramiques contemporaines au cours des trois dernières années grâce à la bourse Taiwan ROC du gouvernement taïwanais.

Helena Kritis
Helena Kritis (1981) est la conservatrice en chef du WIELS Centre d’art contemporain de Bruxelles. Son intérêt porte principalement sur les pratiques temporelles et performatives, et elle a travaillé avec Mounira Al Solh, Nora Turato, Wu Tsang & Boychild, Kiluanji Kia Henda, Pauline Boudry & Renate Lorenz, Christian Nyampeta, Ed Atkins, etc. Au WIELS, elle a organisé des expositions personnelles de Christopher Kulendran Thomas (2024), Oscar Murillo (2024), Danai Anesiadou (2023), Shezad Dawood (2023) et Lucy Raven (2022). Elle a (co)commandé de nouveaux projets performatifs à Alexis Blake (2024), Billy Bultheel et James Richards (2023), Nikima Jagudajev (2023) et Moya Michael (2024), et prépare actuellement une exposition-bilan de Lutz Bacher en collaboration avec l’Astrup Fearnley Museet à Oslo.

Image David Claerbout, Wildfire. Courtesy of the Artist

This event is being held as part of the FARI Brussels Conference 2024, under the theme 'AI, a Public Good?' – FARI Partners Day: Collaborating for Greater Impact.

This event is organised and hosted by GLUON in partnership with FARI and Proximus. With the support of the STARTS program of the European Union, Innoviris, the National Lottery, Flanders State of the Arts and Wiels.